A/ Nos objectifs
Depuis 2016, les membres de « Oui au train de nuit » (OuiTdN) défendent les trains de nuit (TdN) sur leur territoire, et en même temps l’ensemble des trains de nuit au niveau national. Il s’agit de créer une synergie pour redéployer le service public des trains de nuit sur les liaisons nationales et intraeuropéennes pour éviter que des millions de passagers ne se déplacent chaque année en avion, en bus ou en voiture. C’est une action pour la transition écologique.
En synergie avec le réseau européen « Back-on-track », nous promouvons la création d’un ample réseau de trains de nuit sur le réseau existant, sans besoin de Grands Projets de Lignes Nouvelles. Le train de nuit a besoin, comme le fret ou les trains Intercités, trains régionaux et RER de redonner une priorité à la régénération du réseau ferroviaire classique.
Les trains de nuit ont 4 domaines de pertinence :
1- Sur les liaisons transversales pour créer des trains directs entre régions éloignées, sans détour ni changement de gare à Paris : aujourd’hui il existe une véritable carence de mobilité sur ces trajets puisque la priorité donnée à la Grande Vitesse a amener à desservir surtout les radiales (liaisons vers Paris).
2- Pour offrir une connexion supplémentaire là où le TGV prend plus de 3 heures (ou plus de 750 km), pour permettre d’arriver tôt le matin et partir en soirée. Le train de nuit permet en effet d’arriver avant 07h du matin en centre ville, ce que le TGV et l’avion ne permettent pas.
3- Vers les territoires ruraux et les villes moyennes pour des trajets de plus de 500 km. De nombreux territoires ne sont pas desservis par la grande vitesse. Le train de nuit contribue à redynamiser les villes moyennes et les territoires ruraux.
4- Pour relier l’Europe par des liaisons intraeuropéenes : le TdN permet de trajets de 500 à 1500 km, soit 2 fois plus loin que le TGV (qui est plutôt pertinent sur les distances de 250 à 750 km) !
B/ Comment communiquer
Dans leur communication, les membres de « Oui au train de nuit » veillent à respecter autant que possible les grandes lignes suivantes :
1- S’exprimer en Communication Non Violente (CNV), car les messages passent beaucoup mieux. La CNV consiste à :
(1) Décrire les faits avec précision en prenant soin d’éviter toute exagération : c’est important pour que notre parole reste crédible. Quand on exagère les faits, nous risquons d’être discrédités, même sur un point mineur. C’est d’autant plus dommage, qu’il n’y a pas besoin d’exagérer pour montrer que le train de nuit va mal.
(2) Parler de nous même, témoigner de nos besoins d’usagers et de citoyens. Cela nous aide aussi à éviter de critiquer les personnes : le fond du problème n’est pas une question de personnes. C’est un système que nous souhaitons changer. Pour cela nous cherchons depuis 2016 à lancer une synergie en mobilisant tous les acteurs. Parler de nos besoins, nous aide aussi à émettre des propositions pour l’avenir plutôt que rechercher « qui » a mal fait dans le passé.
(3) Apporter des propositions constructives et négociables. Nous évitons de dire « nous exigeons », car cela donne surtout envie à l’interlocuteur de faire tout le contraire. Et de fait, nous ne sommes pas en position « d’exiger ». Par contre nous sommes en mesure de proposer. En pratique, cela revient au même, et c’est beaucoup plus entendable pour nos interlocuteurs. Nous voulons être une force de proposition.
2- Nous évitons le débat pour ou contre la concurrence dans le ferroviaire, car c’est un débat droite/gauche interminable. OuiTdN est transpartisan : on essaye d’avoir une vision inclusive de la diversité des positionnements politiques. C’est un effort et il est utile. Car quand on y arrive, cela apporte le bénéfice supplémentaire de mieux convaincre tous les décideurs, quelque soit leur sensibilité. Quand le débat est inévitable, on peut donner les 2 points de vues et leurs avantages respectifs.
Dans tous les cas, la concurrence n’est pas la panacée et elle apporte le risque de fragmenter l’offre. Par exemple le Paris-Nice et le Paris-Briançon auraient pu risquer de circuler séparément ce qui augmente les coûts. OuiTdN ne demande pas la mise en concurrence. (L’État promeut déjà la concurrence sans qu’on ait besoin de lui demander).
3- Nous ne nous prononçons pas en faveur de tel opérateur ou de tel autre. C’est indispensable car nous ne sommes pas un lobby en faveur d’un opérateur. Par contre, depuis sa création, OuiTdN demande que le groupe SNCF continue l’activité, redéveloppe les trains de nuit et crée les conditions favorables (sillons fiables sur le réseau, douches dans les gares, coopération pour la traction des TdN internationaux, vendre tous les TdN sur la plateforme oui.sncf, etc). L’action de l’État et du groupe SNCF (voyageurs, réseau et gares) apparaissent indispensables pour relancer l’activité.
4- « Oui au train de nuit » est indépendant : des partis politiques, de la FNAUT (Fédération National des Associations des Usagers des Transports), des syndicats cheminots, des opérateurs de transports, etc. Nous collaborons avec tous les acteurs et nous les encourageons à promouvoir les trains de nuit. Dans le même temps, nous prenons garde à ce que ces institutions influentes n’imposent pas leur vision au collectif. Le collectif construit une vision et une action indépendante en étant organisé par des bénévoles. Évitons les « double casquettes » : merci aux candidats au élections de ne pas se présenter comme « membre de Oui au train de nuit ».
5- Un effort important de « Oui au train de nuit » est dédié à la relecture des publications : avant toute publication, merci de faire relire en envoyant à ouitdn-contact(@)framalistes.org, ce qui permet d’éviter les coquilles et les maladresses. Ces relectures croisées avec plusieurs Aller-Retour permettent de fortement améliorer les contenus. Nous proposons aussi notre expertise et nos relectures à d’autres groupes militants qui le souhaitent.
C/ Cette charte est évolutive.
Si vous n’êtes pas d’accord avec certains des points ci-dessous, merci de nous le faire savoir pour que cette charte puisse évoluer.
Si vous recherchez un groupe vraiment plus enthousiaste en faveur de la concurrence, vous pouvez aussi rejoindre l’association Objectif train de nuit, et/ou les associations locales de la FNAUT.
Si au contraire votre priorité est de vous mobiliser contre la concurrence, la Convergence Nationale Rail (CNR) et les syndicats cheminots souhaitent avancer avec les usagers.
L’idéal serait que toutes les sensibilités collaborent en faveur du ferroviaire et du train de nuit !
